THOMAS SANKARA


ConnaitreThomas Isidore Noêl Sankara

Thomas Sankara est né le 21 Décembre 1949 à 
Yako.Il a été assasiné le Jeudi 15 Octobre 
1987 à 16h au sein du conseil de l'entente à 
Ouagadougou.
1966: Sankara entre à l'école militaire de 
Ouagadougou.
1970: Sankara entre à l'academie militaire 
d'antsirabé à Madagascar.
1976: Sankara prend le commandement du centre 
de formation commando de pô.Il en est le 
premier dirigeant 
de Janvier à Mai 1978: Sankara est en stage à 
l'école des parachutistes de Rabat au Maroc. 
Il s'y lie d'amitié avec Blaise Compaoré, 
actuel president du Burkina Faso.
1981: Thomas Sankaraes ministre de 
l'information sous le régime de Saye Zerbo; 
il demissionnera pour protester contre les 
décisions impopulaires du régime, tel que la 
suppression du droit de grève.
1983: Sankara devient premier ministre sous le 
règne de Jean Naptiste Ouedraogo.A son 
discours d'investiture, le mot peuple revient 
59 fois.
1983: Thomas Isidore Sankara est arrèté et 
emprisoné par Jean Baptiste Ouedraogo, mais un 
mouvement populaire se créer.Blaise Compaoré 
donnera une formation rapide aux Sankaristes 
reunis à pô et ils vont renverser le régime 
      en place.Thomas Sankara devient president
 cette même année.

13/06/2007
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Qui est Thomas Sankara?

Thomas Sankara,
Thomas Sankara était l'espoir de l'afrique et qui plus est,du Burkina.

Il a adefendu sa vie durant, la valeur de l'Homme noir.Il a toujour proné la
fierté de l'homme noir et son indépendance sur tous les plans, face aux
puissances du nord. A la mort de Thomas Sankara,la DETTE du Burkina était
de 0000 francs.Aujourd'hui,la dette ne fait que grandir car nous voyons au
quotidien,nos dirigeants Africains, BURKINABè EN PARTICULIERS ,contracter des
dettes à si long terme,que même leurs arrières petits enfants n'arriveraient à
les  éponger.le pire est que cet argent,ne sert qu'à enrichir une certaine élite
qui d'ailleurs ne s'en cache plus,tant l'impunité est devenue une évidence.où est tu,
Thomas fils de Sankara? Quand nous savons que  tu a tant combattu la corruption, que
tu a restreint le train de vie de l'Etat en son temps, que les hommes avaient un
meilleur pouvoir d'achat, que la justice était de rigueur........................................................


13/05/2007
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Affirmer notre identité.

"Faisons en sorte,

chers frères et camarades que les

générations à venir ne nous accusent pas

d'avoir bradé, d'avoir étouffé l'homme noir."

 

Venu à New York pour s'adresser à l'Assemblée générale

des Nations unies, Sankara profite de ce séjour pour se rendre

le 2 octobre 1984 à Harlem. Le texte ci-dessous est la

retranscription d'un enregistrement du discours que Sankara

a fait l'occasion de l'inauguration d'une exposition

d'art burkinabé au Centre de commerce du Tiers Monde de Harlem.

 

Chers amis, je vous dis merci.

Je vous dis merci parce que vous nous avez donné

l'occasion de présenter le Burkina Faso. Comme vient de le dire

si brillamment notre frère, nous avons décidé de changer de nom.

Cela correspond à un moment où

nous sommes en train de renaître. Nous avons voulu tuer

la Haute-Volta pour faire renaître le Burkina Faso.

Pour nous, le nom de Haute-Volta, symbolise la colonisation.

Et nous estimons que pas plus que nous n'avons d'intérêt pour

la Haute-Volta nous n'en avons pour la Basse Volta,

l'Ouest Volta, l'Est Volta. Cette exposition nous permet ici

de donner à la face du monde entier le véritable nom que nous

avons choisi :

Burkina Faso. Cela est une très grande opportunité pour nous.

 

On peut se poser la question de savoir pourquoi nous avons

préféré commencer notre exposition par Harlem. Parce que nous

estimons que le combat que nous menons en Afrique et

principalement au Burkina Faso est le même combat que vous

menez à Harlem. Nous estimons que nous en Afrique, nous devons

apporter à nos frères de Harlem tout le soutien nécessaire

pour que leur combat soit connu également. Quand à travers le

monde entier l'on saura que Harlem est devenu un coeur vivant

qui bat au rythme de l'Afrique, alors tout le monde

respectera Harlem. Tout chef d'État africain qui vient à

New York devrait d'abord passer par Harlem :

parce que nous considérons que

notre Maison blanche se trouve dans le Harlem noir.


Cette exposition que vous êtes venus voir ce soir, a pour

nous une grande signification. Elle traduit tout notre passé,

elle traduit également notre présent. En même temps, cette

exposition ouvre la porte sur notre avenir. Elle constitue

un lien vivant entre nous et nos ancêtres, nous et nos

enfants. Chaque objet que vous verrez ici exprime la douleur

de l'Africain. Chaque objet exprime également la lutte que

nous menons contre les fléaux naturels mais aussi contre les

ennemis qui sont venus nous dominer.
Chaque objet ici exprime les sources d'énergie auxquelles

nous faisons confiance pour le combat que nous menons.

Que ce soit d'une façon ancestrale ou d'une façon moderne,

nous pensons que notre avenir se dessine aussi, s'inscrit

dans ces objets d'art.

 

 

 

La magie qui se cache dans ces objets, dans ces masques,

est peut-être cette même magie qui a permis à d'autres

d'avoir confiance en l'avenir, d'explorer le ciel et

d'envoyer des fusées sur la lune. Nous voulons qu'on nous

laisse libre de donner toute sa signification à notre culture

et à notre magie. C'est quand même un phénomène magique que

d'appuyer simplement sur un bouton et de voir la lumière

surgir. Si l'on avait voulu barrer la route à Jules Vernes

certainement qu'il n'y aurait pas eu aujourd'hui tout ce

développement astronomique.
Nos ancêtres en Afrique avaient engagé une certaine forme de

développement. Nous ne voulons pas qu'on assassine ces grands

savants africains. C'est pourquoi au Burkina Faso nous avons

décidé de créer un centre de recherche pour l'homme noir.

Dans ce centre nous étudions les origines de l'homme noir.

 

Nous étudions également l'évolution de sa culture, la musique

africaine à travers le monde entier, l'art vestimentaire à

travers le monde entier, l'art culinaire africain à travers

le monde entier, les langues africaines à travers le monde

entier. Bref, tout ce qui nous permet d'affirmer notre

identité sera étudié dans ce centre.
Ce centre ne sera pas un centre fermé.

Nous appelons tous les Africains à venir étudier

dans ce centre. Nous appelons les Africains d'Afrique,

nous appelons les Africains hors d'Afrique, nous appelons

les Africains de Harlem : que chacun vienne participer à son

niveau pour le développement et l'épanouissement de l'homme

africain. Nous souhaitons que cette exposition constitue une

espèce de prélude à ce gigantesque travail qui nous attend.

Faisons en sorte, chers frères et camarades que les générations à venir ne nous accusent pas d'avoir bradé, d'avoir étouffé l'homme noir.

Faisons en sorte, chers frères et camarades que les

générations à venir ne nous accusent pas d'avoir bradé,

d'avoir étouffé l'homme noir.
Je ne voudrais pas être plus long que cela. D'autres objets

d'art sont attendus pour compléter cette exposition notamment,

je crois, des objets en bronze et j'espère aussi que j'aurai

l'occasion, peut-être demain, ou après-demain de repasser par

ici, à Harlem et de discuter avec vous de cette exposition.
Tout en vous remerciant d'avoir permis à un pays d'Afrique,

le Burkina Faso, de se manifester, je voudrais au nom du

peuple du Burkina Faso, et au nom de nos frères qui sont ici

à Harlem je voudrais déclarer cette exposition ouverte.
Je vous remercie.

Un Centre de recherche

 


27/04/2007
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Non à la dette

Discours prononcé par Tom Sank sur la dette à Addis Abéba le 29

juillet 1987

Un front uni contre la dette

29 juillet 1987, Thomas Sankara assiste à Addis-Abeba aux

travaux de la vingt-cinquième Conférence au sommet des pays

membres de l'OUA. Il y délivre le discours ci-après. Il a été

retranscrit à partir d'un enregistrement. Le président de

séance était Kenneth Kaunda de Zambie. Ce texte est tiré du

numéro de février de Coumbite, une revue trimestrielle publiée

à Paris.

 

Monsieur le président ; Messieurs les chefs des délégations :

Je voudrais qu'à cet instant nous puissions parler de cette

autre question qui nous tiraille : la question de la dette,

la question de la situation économique de l' Afrique. Autant

que la paix, elle est une condition importante de notre survie.

Et c'est pourquoi j'ai cru devoir vous imposer quelques

minutes supplémentaires pour que nous en parlions.

Le Burkina Fasso voudrait dire tout d'abord sa crainte.

 

La crainte que nous avons c'est que les réunions de l'OUA se

succèdent, se ressemblent mais qu'il y ait de moins en moins

d'intéressement à ce que nous faisons.

Monsieur le président : Combien sont-ils les chefs

d'Etat

qui

sont ici présents alors qu'ils ont dument appelés à venir

parler de l'Afrique en Afrique ? Monsieur le président :

Combien de chefs d'Etats sont prêt à bondir à Paris, à

Londres, à Washington lorsque là-bas on les appelle en

réunion mais ne peuvent pas venir en réunion ici à

Addis-Abeba en Afrique ? Ceci est très important.

[Applaudissements] Je sais que certains ont des raisons

valables de ne pas venir. C'est pourquoi je voudrais

proposer,

Monsieur le président, que nous établissions un barème de

sanctions pour les chefs d'Etats qui ne répondent pas

présents à

l'appel. Faisons en sorte que par un ensemble de points de

bonne conduite, ceux qui viennent régulièrement, comme nous

par exemple, [Rires] puissent être soutenus dans certains de

leurs efforts. Exemple : les projets que nous soumettons à

la

Banque africaine de développement (BAD) doivent être affectés

d'un coefficient d'africanité.[Applaudissements] Les moins

africains seront pénalisés. Comme cela tout le monde viendra

aux réunions.

Je voudrais vous dire, Monsieur le président, que la

question

de la dette est en question que nous ne saurions occulter.

Vous-même vous en savez quelque chose dans votre pays où

vous avez du prendre des décisions courageuses, téméraires

même. Des décisions qui ne semblent pas du tout être en

rapport avec votre age et vos cheveux blancs. [Rires] Son

Excellence le président Habib Bourguiba qui n'a pas pu venir

mais qui nous a fait délivrer un important message donné cet

autre exemple à l'Afrique, lorsque en Tunisie, pour des

raisons économiques, sociales et politiques, il a du lui

aussi prendre des décisions courageuses. Mais, Monsieur le

président, allons-nous continuer à laisser les chefs d'Etats

chercher individuellement des solutions au problème de

la dette avec le risque de créer chez eux des conflits

sociaux qui pourraient mettre en péril leurs stabilités et

même la construction de l'unité africaine ? Ces exemples que

j'ai cités, il y en a bien d'autres, méritent que les sommets

de l'OUA apportent une réponse sécurisante à chacun de nous

quant à la question de la dette. Nous estimons que la dette

s'analyse d'abord de par son origine. Les origines de la

dette remontent aux origines du colonialisme. Ceux qui se

sont transformés en " assistants techniques ". En fait, nous

devrions dire en assassins technique. Et ce sont eux qui nous

ont proposé des sources de financement, des " bailleurs de

fonds ". Un terme que l'on emploie chaque jour comme s'il y

avait des hommes dont le "bâillement" suffirait à créer le

développement chez d'autres. Ces bailleurs de fonds nous ont

été conseillés, recommandés. On nous a présenté des dossiers

et des montages financiers alléchants. Nous nous sommes

endettés pour cinquante ans, soixante ans et même plus.

C'est-à-dire que l'on nous à amenés à compromettre nos

peuples pendant cinquante ans et plus.

La dette sous sa forme actuelle, est une reconquête savamment

organisée de l'Afrique, pour que sa croissance et son

développement obéissent à des paliers, à des normes qui

nous sont totalement étrangers. Faisant en sorte que chacun

de nous devienne l'esclave financier, c'est-à-dire l'esclave

tout court, de ceux qui ont eu l'opportunité, la ruse,

la fourberie de placer des fonds chez nous avec l'obligation

de rembourser. On nous dit de rembourser la dette. Ce n'est

pas une question morale. Ce n'est point une question de ce

prétendu honneur que de rembourser ou de ne pas rembourser.

Monsieur le président : Nous avons écouté et applaudi

le premier ministre de Norvège lorsqu'elle est intervenue

ici même. Elle a dit, elle qui est européenne, que toute

la dette ne peut pas être remboursée. Je voudrais simplement

la compléter et dire que la dette ne peut pas être remboursée.

La dette ne peut pas être remboursée parce que d'abord

si nous ne payons pas, nos bailleurs de fonds ne mourront pas.

Soyons-en surs. Par contre si nous payons, c'est nous qui

allons mourir. Soyons-en surs également. Ceux qui nous ont

conduits à l'endettement ont joué comme au casino.

Tant qu'ils gagnaient, il n'y avait point de débat.

Maintenant qu'ils perdent au jeu, ils nous exigent

le remboursement. Et on parle de crise. Non, Monsieur

le président, ils ont joué, ils ont perdu, c'est la règle

du jeu. Et la vie continue.[Applaudissements] Nous ne pouvons

pas rembourser la dette parce que nous n'avons pas de quoi

payer. Nous ne pouvons pas rembourser la dette parce que nous

ne sommes pas responsables de la dette. Nous ne pouvons pas

payer la dette parce qu'au contraire les autres nous doivent

ce

que les plus grandes richesses ne pourront jamais payer,

c'est-à-dire la dette de sang. C'est notre sang qui a été

versé. On parle du Plan Marshall qui a refait l'Europe

économique. Mais l'on ne parle pas du Plan africain qui a

permis à l'Europe de faire face aux hordes hitlériennes

lorsque leurs économies étaient menacés, leurs stabilités

étaient menacées. Qui a sauvé l'Europe ? C'est l'Afrique.

On en parle très peu. On parle si peu que nous ne pouvons,

nous, être complices de ce silence ingrat. Si les autres ne

peuvent pas chanter nos louanges, nous en avons au moins le

devoir de dire que nos pères furent courageux et que nos

anciens combattants ont sauvé l'Europe et finalement ont

permis au monde de se débarrasser du nazisme. La dette,

c'est aussi la conséquence des affrontements. Lorsque on

nous parle de crise économique, on oublie de nous dire que

la crise n'est pas venue de façon subite. La crise existe de

tout temps et elle ira en s'aggravant chaque fois que les

masses populaires seront de plus en plus conscientes de leurs

droits face aux exploiteurs. Il y a crise aujourd'hui parce

que les masses refusent que les richesses soient concentrées

entre les mains de quelques individus. Il y a crise parce que

quelques individus déposent dans des banques à l'étranger des

sommes colossales qui suffiraient à développer l'Afrique.

Il y a crise parce que face à ces richesses individuelles

que l'on peut nommer, les masses populaires refusent de vivre

dans les ghettos et les bas-quartiers.

Il y a crise parce que les peuples partout refusent d'être

dans Soweto face à Johannesburg. Il y a donc lutte et

l'exacerbation de cette lutte amène les tenants du pouvoirs

financier à s'inquiéter. On nous demande aujourd'hui d'être

complices de la recherche d'un équilibre. Equilibre en faveur

des tenants du pouvoir financier. Equilibre au détriment de

nos masses populaires. Non ! Nous ne pouvons pas être

complices. Non ; nous ne pouvons pas accompagner ceux qui

sucent le sang de nos peuples et qui vivent de la sueur de

nos peuples. Nous ne pouvons pas les accompagner dans leurs

démarches assassines.

Monsieur le président : Nous entendons parler de clubs -

club de Rome, club de Paris, club de Partout. Nous entendons

parler du Groupe des Cinq, des Sept, du Groupe des Dix, peut

être du Groupe des Cent. Que sais-je encore ? Il est normal

que nous ayons aussi notre club et notre groupe. Faisons en

sorte que dès aujourd'hui Addis-Abeba devienne également le

siège, le centre d'ou partira le souffle nouveau du Club d'

Addis-Abeba contre la dette. Ce n'est que de cette façon que

nous pourrons dire aujourd'hui, qu'en refusant de payer, nous

ne venons pas dans une démarche belliqueuse mais au contraire

dans une démarche fraternelle pour dire ce qui est. Du reste

les masses populaires en Europe ne sont pas opposées aux

masses populaire en Afrique. Ceux qui veulent exploiter

l'Afrique sont les mêmes qui exploitent l'Europe. Nous

avons un ennemi commun. Donc notre club parti d'Addis-Abeba

devra également dire aux uns et aux autres que la dette ne

saura être payée. Quand nous disons que la dette ne saura

payée ce n'est point que nous sommes contre la morale,

la dignité, le respect de la parole. Nous estimons que nous

n'avons pas la même morale que les autres. La Bible,

le Coran, ne peuvent pas servir de la même manière celui

qui exploite le peuple et celui qui est exploité. Il faudra

qu'il y ait deux éditions de la Bible et deux éditions du

Coran. [Applaudissements] Nous ne pouvons pas accepter leur

morale. Nous ne pouvons pas accepter que l'on nous parle de

dignité. Nous ne pouvons pas accepter que l'on nous parle du

mérite de ceux qui paient et de perte de confiance vis-à-vis

de ceux qui ne paieraient pas. Nous devons au contraire dire

que c'est normal aujourd'hui que l'on préfère reconnaître

que les plus grands voleurs sont les plus riches. Un pauvre

quand il vole ne commet qu'un larcin, une peccadille tout

juste pour survivre et par nécessité. Les riches, ce sont

eux qui volent le fisc, les douanes. Ce sont eux qui

exploitent le peuple.

Monsieur le président : Ce n'est donc pas de la provocation.

Je voudrais que très sagement vous nous offriez des solutions.

Je voudrais que notre conférence adopte la nécessité de dire

clairement que nous ne pouvons pas payer le dette. Non pas dans

un esprit belliqueux, belliciste. Ceci, pour éviter que nous

allions individuellement nous faire assassiner. Si le Burkina

Faso tout seul refuse de payer la dette, je ne serai pas là à

la

prochaine conférence ! Par contre, avec le soutient de tous,

donc j'ai grand besoin, [Applaudissements]
avec le soutien de tous, nous pourrons éviter de payer.

Et en évitant de payer nous pourrons consacrer nos maigres

ressources à notre développement. Et je voudrais terminer

en disant que nous pouvons rassurer les pays auxquels nous

disons que nous n'allons pas payer la dette, que ce qui sera

économisé n'ira pas dans les dépenses de prestige. Nous n'en

voulons plus. Ce qui sera économisé ira dans le développement.

En particulier nous éviterons d'aller nous endetter pour

nous armer car un pays africain qui achète des armes ne peut

l'avoir fait que contre un Africain. Ce n'est pas contre un

Européen, ce n'est pas contre un pays asiatique.

Par conséquent nous devons également dans la lancée de

la résolution de la question de la dette trouver une solution

au problème de l'armement. Je suis militaire et je porte une

arme. Mais Monsieur le président, je voudrais que nous nous

désarmions. Parce que moi je porte l'unique arme que je

possède. D'autres ont camouflé les armes qu'ils ont.[Rires

et applaudissement]

Alors, chers frères, avec le soutien de tous, nous pourrons

faire la paix chez nous. Nous pourrons également utiliser

ses immenses potentialité pour développer l'Afrique parce

que notre sol et notre sous-sol sont riches. Nous avons

suffisamment de quoi faire et nous avons un marché immense,

très vaste du Nord au Sud, de l'Est à l'Ouest. Nous avons

suffisamment de capacité intellectuelle pour créer ou tout

au moins prendre la technologie et la science partout où

nous pouvons les trouver.

Monsieur le président : Faisons en sorte que nous mettions

au point ce Front uni d'Addis-Abeba contre la dette.

Faisons en sorte que ce soit à partir d'Addis-Abeba que nous

décidions de limiter la course aux armements entre pays

faibles et pauvres. Les gourdins et les coutelas que nous

achetons sont inutiles. Faisons en sorte également que le

marché africain soit le marché des Africains. Produire en

Afrique, transformer en Afrique et consommer en Afrique.

Produisons ce dont nous avons besoin et consommons ce que

nous produisons au lieu de l'importer. Le Burkina Faso est

venu vous exposer ici la cotonnade, produite au Burkina Faso,

tissée au Burkina Faso, cousue au Burkina Faso pour habiller

les Burkinabé. Ma délégation et moi-même, nous sommes

habillés par nos tisserands, nos paysans. Il n'y a pas un

seul fil qui vienne d'Europe ou d'Amérique.

[Applaudissements] Je ne fais pas un défilé de mode mais je

voudrais simplement dire que nous devons accepter de vivre

africain. C'est la seule façon de vivre libre et de vivre

digne. Je vous remercie, Monsieur le président.

La patrie ou la mort, nous vaincrons !

[longs applaudissements]


27/04/2007
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